« Paul Harris Family » : c’est ainsi qu’on pourrait, en ce mois de décembre consacré à la famille, décoder le fameux sigle PHF dont l’insigne opulent orne les boutonnières des rotariens zélés. Car, il est vrai, on considère aisément le Rotary comme une grande famille, où nous serions frères et sœurs, tous descendants en ligne directe de papy Paul Harris. Issus de ce nouvel Abraham, les clubs Rotary seraient à l’image des douze tribus d’Israël. En poussant un peu l’analogie, les Rotaractiens et Interactiens seraient les enfants turbulents de leurs parents rotariens. Prenons garde aux confusions : la famille Rotary n’est qu’une belle métaphore !
La famille dont nous venons, chacun de nous, loin d’être un étouffoir, est un jaillissement de vie. Certes, on ne l’a pas choisie, mais on l’a dans la peau, dans le sang, dans les gènes. C’est en elle qu’on naît, non seulement à la vie biologique, comme les petits chats, mais surtout à la découverte progressive du monde au-delà de notre berceau. La famille est une source, d’abord un ancrage dans l’espèce humaine, puis surtout un éveil vers plus d’humanité. Ne dit-on pas que la culture est un patrimoine et que la patrie est une mère, mots éminement familiaux ? La famille nous ouvre à autrui, elle est la première aventure hors de notre ego, la première école de sociabilité entre générations, entre frères et sœurs, jusqu’à la jolie cousine ou le charmant cousin. C’est à la table familiale qu’on expérimente le partage équitable du dessert, c’est d’abord avec ses frères et sœurs qu’on joue et se chamaille, c’est à sa mère qu’on fait son premier sourire. Bref, le bonheur de naître, de grandir, de découvrir, de partager, d’aimer, c’est dans sa famille de sang, ou dans ce qui en tient lieu, qu’on le vit en premier, le mieux possible. La famille est vraiment un point de départ.
Arrive l’heure de sortir du cocon et de s’intégrer au vaste monde humain. On l’a tous fait. Mais on ne saute pas d’un coup de la cellule familiale à la société globale. Il nous faut des communautés intermédiaires, encore à taille humaine tout en étant affranchies des liens du sang. Voilà où se situe le Rotary. Nos clubs font le lien entre la proximité du lignage et l’universalité de la communauté humaine. Par un côté, ils sont comme une famille élargie. Certes, les relations dans le club sont d’un autre ordre que la parenté. On y entre librement, on n’y partage pas la même hérédité et on élit chaque année un autre patriarche, parfois plus jeune que soi. Mais un club est lui aussi, comme la famille, un lieu d’éveil, de partage, de dépassement de soi, d’altérité. Les liens d’amitié y remplacent ceux du sang. Dans ce tissu amical, on se chamaille à l’occasion, on se réconcilie, on joue ensemble à être rotarien, on porte le même insigne comme un patronyme, on partage une culture et des valeurs communes. Généralement, nous ne faisons pas des enfants ensemble, c’est vrai, mais nous sommes féconds d’une autre manière. Nous tâchons de construire pour les autres un avenir meilleur. Nous perpétuons ainsi, à notre manière, l’espèce humaine, dans son généreux élan vers plus d’humanité. A son niveau, le Rotary fait et tient toutes les promesses d’une famille heureuse.
Voici le temps de Noël, où l’on célèbre traditionnellement la Sainte Famille. Dans l’iconographie courante, près de l’Enfant dans sa crèche se tiennent ses parents. Mais ce petit noyau familial rayonne aussitôt hors du cocon. Tout autour de lui accourent des bergers, des moutons et même des anges. J’y vois les premiers rotariens, certains des anges, d’autres des moutons, ou un mélange des deux. Quant à moi, modeste berger élu du district 1990, je vous souhaite à tous de passer de joyeuses fêtes et de porter sur votre cœur un Paul Harris Family avec mille saphirs dans vos yeux !
« Paul Harris Family »: so liesse sich im Familienmonat Dezember die Abkürzung PHF ausdeutschen, deren üppiges Abzeichen das Knopfloch eifriger Rotarier ziert. Gerne betrachten wir ja Rotary als eine grosse Familie, mit uns als Brüder und Schwestern, allesamt in direkter Linie von Papa Paul Harris abstammend. Hervorgegangen aus diesem neuen Abraham wären die Rotary-Clubs das Abbild der zwölf Stämme Israels. Und wenn wir dieses Bild ausreizen, wären Rotaracter und Interacter die lebhaften Kinder ihrer rotarischen Eltern. Aber keine Verwirrung, bitte: die Rotary-Familie ist lediglich eine schöne Metapher.
Die Familie, von der jeder von uns herkommt, ist nicht nur kein Dämpfer, sondern ein Springbrunnen des Lebens. Zwar haben wir ihn nicht ausgewählt, aber wir haben ihn im Blut, in den Genen. Darin beginnt unser Leben, nicht nur das rein biologische wie jenes junger Katzen, sondern vor allem die fortschreitende Entdeckung der Welt jenseits unserer Wiege. Die Familie ist eine Quelle, ein Anker zunächst innerhalb der Gattung Mensch, dann zunehmend Erweckung des Menschseins. Bezeichnen wir die Kultur nicht als Erbgut und das Vaterland auch als Mutter, mit Wörtern aus dem Familienbereich? Die Familie macht Türen auf, sie bildet das erste Abenteuer ausserhalb unseres Selbst, die erste Schule für den Umgang zwischen Generationen, zwischen Geschwistern, bis hin zur hübschen Base oder dem charmanten Cousin. Am Familientisch lernen wir das Dessert gerecht zu teilen, Brüder und Schwestern sind die ersten Spiel- und Streitgefährten, die Mutter ist Ziel unseres ersten Lächelns. Kurzum: geboren werden, aufwachsen, entdecken, teilen, lieben - wir erleben dies zu nächst am besten in unserer blutsverwandten Familie oder was dafür steht. Die Familie ist wirklich der Ausgangspunkt.
Dann schlägt die Stunde um das Nest zu verlassen und sich in die weite Welt einzufügen. Wir haben es alle getan. Doch von der familiären Zelle zur globalen Gemeinschaft springt man nicht in einem Satz. Wir benötigen Zwischenstufen, vorerst noch überschaubaren Umfangs, aber losgelöst von Blutsverwandtschaft. Hier treffen wir auf Rotary. Unsere Clubs schlagen die Brücke zwischen unserer engeren Herkunft und der weltweiten Gemeinschaft der Menschen. Auf der einen Seite sind sie eine erweiterte Familie. Gewiss, die Beziehungen stehen im Club auf einer anderen Ebene als in der Verwandtschaft. Der Eintritt erfolgt freiwillig, man teilt nicht dasselbe Erbgut und man wählt jedes Jahr einen neuen Patriarchen, der oft jünger ist als man selbst. Doch ein Club ist wie die Familie ein Ort der geistigen Entwicklung, des Teilens, des über sich Hinauswachsens, des Anderssein. Freundschaft ersetzt Verwandtschaft. In aller Freundschaft zankt man gelegentlich, versöhnt man sich wieder, spielt man zusammen Rotarier sein, trägt man das gleiche Abzeichen wie einen Familiennamen, teilt man gemeinsame Vorstellungen und Werte. Gut, im Allgemeinen zeugen wir keine Kinder zusammen, aber wir sind auf andere Arten fruchtbar: Wir suchen für andere eine bessere Zukunft zu schaffen; wir führen auf unsere Weise die Menschheit in ihrem Streben nach mehr Menschlichkeit weiter. Auf seiner Ebene macht und hält Rotary alle Versprechen einer glücklichen Familie.
Wir stehen vor Weihnachten, wo man üblicherweise der Heiligen Familie gedenkt. In der heutigen Ikonographie finden sich neben dem Kind in der Krippe die Eltern. Doch diese kleine Kernfamilie strahlt sogleich weit über seine Wiege hinaus. Hirten kommen herbei geeilt, Schafe auch und selbst Engel. Ich sehe darin die ersten Rotarier, Engel die einen, Schafe die andern oder auch eine Mischung von Beiden. Was mich bescheidenen kommenden Hirten des Distrikts 1990 anbelangt, wünsche ich Allen frohe Festtage und dass Sie ein Paul Harris Family im Herzen tragen mit tausend strahlenden Saphiren in den Augen.