Hubert Ducry est svelte, et il a le teint hâlé. Son apparence physique correspond parfaitement à l’image du guide de montagne. Logique, puisqu’il a incarné si longtemps le Camp Kaiser, qui permet depuis bientôt un demi-siècle à des jeunes venus des quatre coins du monde de s’initier à la haute montagne dans les Alpes valaisannes.
Pourtant Hubert, s’il est un sportif accompli, n’est pas guide de montagne pour autant. Ni Valaisan de souche.
Il vient de Domdidier, dans la Broye fribourgeoise, plutôt éloignée des reliefs alpins. Sa carrière professionnelle, longue de 45 années, se déroulera entièrement à la Poste, où il gravira de nombreux échelons.
Ouverture d’esprit
Alors d’où vient l’attachement d’Hubert Ducry au Valais et à ses montagnes ? Sans doute de son ouverture d’esprit, de sa capacité à s’intégrer et de sa volonté d’apprendre. Les langues en particulier. Dans sa trajectoire aux PTT, il y a une année et demie à Lugano, ville cosmopolite où, outre l’Italien, on parle aussi l’allemand et l’anglais. Ensuite, une première étape valaisanne, à Montana, station polyglotte par excellence. Puis une escale à Zurich, à l’âge de 20 ans. Hubert passe 3 années dans la métropole des bords de la Limmat. Puis retour en terre romande à Lausanne, avant d’être nommé à Martigny, au début des années septante.
Il y deviendra administrateur régional de la Poste, responsable d'environ 300 collaborateurs. Il y fera aussi connaissance de Danièle, sa future épouse.
Hubert Ducry s’intègre avec une facilité déconcertante. Il accède au Conseil Général de la cité octodurienne, qu’il présidera durant huit ans. Il sera également membre de la commission scolaire et du comité de la société de développement. Il assumera aussi la présidence du centre médico-social de Martigny durant deux périodes.
Et pour prendre la mesure complète de l’immersion d’Hubert en terre valaisanne, il faut noter l’acquisition d’une vigne de 1200 mètres carrés, où il vient d’accomplir sa 43ème vendange et la vinification idoine ! Hubert Ducry est aussi l'heureux père de trois enfants et six petits enfants.
L’histoire d’une amitié
Enfin, il y a la montagne et le camp Kaiser. La porte d’entrée, c’est le Rotary Club Martigny. Hubert y est admis en 1991. Et d’emblée il œuvre pour le Camp Kaiser. C’est l’histoire d’une amitié, avec François Carron, guide de montagne, directeur emblématique de l’école de ski de Verbier et membre d’honneur du RC Martigny. Hubert ne cache pas son admiration pour l’homme : «Il a été un modèle pour moi. François Carron était une véritable référence. Il assurait toute l’infrastructure du camp. Je montais avec lui à la cabane et jouais le rôle de manœuvre. J’étais généreux dans l’effort et il appréciait cela. En fait je n’avais jamais mis les pieds à la montagne avant d’arriver en Valais. J’ai appris à skier à Montana.».
Pour Hubert Ducry, l’aventure du Camp Kaiser va durer 24 ans. Mais il a véritablement incarné le camp pendant 15 ans, jusqu’à la remise du flambeau le 17 novembre dernier à son successeur, Paul Gay-Crosier.
« Avec le secrétaire, André Gorgemans, nous avons professionnalisé et modernisé le Camp Kaiser. Mais ça reste une affaire de cœur, qui correspond parfaitement à l’idéal de servir du Rotary. J’ai apprécié les bivouacs partagés avec les jeunes. Et comme je maîtrise pas mal de langues j’ai pu communiquer avec eux. J’ai trouvé ça passionnant. Certes, j’ai passé la main, mais je ne vais pas laisser tomber le camp !»
PS : La 47ème édition du Camp Kaiser se déroulera du 2 au 16 juillet 2016. C’est le seul camp Rotary à vocation internationale de Suisse qui se déroule chaque année.