Né le 28 août 1930
Marié à Betty Bernard, 5 enfants, 7 grands-enfants
Loisirs: travailler en forèt et jardin
Club: Lausanne-Ouest
Classification. Ophtalmologie
Professeur, qu’est-ce qui vous a amené à mettre sur pied un institut de Recherche Ophtalmologique ?
Tout d’abord, je ne l’ai pas „mis sur pied“; je l’ai initié, stimulé et puis j’ai coordonné les efforts, mais beaucoup d’autres ont collaboré à cette mise sur pied de l’IRO. Mon ami, le docteur Auvin Balmer par exemple, oculiste à Sion et rotarien lui aussi, m’a soutenu dès le premier jour.
Et pourquoi à Sion ? N’est-ce pas loin des centres universitaires ?
Le Gouvernement valaisan a souhaité renforcer les relations avec les Hautes Ecoles du Pays. L’opportunité de créer un centre de recherche en ophtalmologie s’est présentée. La Ville de Sion, avec son président de l’époque, le rotarien Gilbert Debons, a mis à disposition un bâtiment. La décentralisation ne pose aucune difficulté. Reconnu par la Confédération, lié à l’Université de Lausanne par une convention, l’IRO collabore avec l’Hôpital Ophtalmique Jules Gonin et l’EPFL. Son directeur occupe un poste de médecin-chef à l’Hôpital Ophtalmique et enseigne dans les deux Hautes Ecoles. Ce sont les directeurs de l’Institut, les professeurs Charles Riva et Daniel Schorderet, un autre rotarien, avec leurs quelque 40 collaborateurs qui ont fait la réputation de l’IRO.
Pourtant, il semble que les débuts étaient difficiles, n’est-ce pas ?
Eh oui, ça n’allait pas de soi ! Il a fallu se battre pour être reconnu, rechercher le soutien de personnalités reconnues en Suisse et à l’étranger; pas tous les spécialistes étaient convaincus de l’utilité d’un Institut de Recherche dans cette spécialité médicale. Aujourd’hui, l‘IRO jouit d’une renommée internationale grâce aux travaux du groupe Riva - lasers permettant l’imagerie et la topographie des tissus oculaires par exemple - et à ceux du groupe Schorderet dans le domaine de la génétique de l’œil.
Comment avez-vous trouvé les fonds nécessaires ?
J’étais professeur ordinaire, directeur du service universitaire d’ophtalmologie et médecin-chef de l’Hôpital Ophtalmique Jules Gonin; j’ai introduit en Suisse le traitement conservateur des tumeurs intraoculaires et suivi de près le développement des techniques et des thérapeutiques dans ma spécialité; j’avais donc beaucoup de de contacts personnalisés. J’ai aussi pu compter sur le réseau rotarien. Et surtout, il y avait l’immense travail de toutes les personnes concernées par l’IRO qui a permit de trouver des fonds.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui l’IRO gère un budget de plus de 3 millions de francs. Les recherches proprement dites sont en partie financées par le Fonds national suisse de la recherche scientifique. Mais sans les dons importants de patients et de la Loterie Romande, sans les contributions continuelles de l’Etat du Valais, de la Ville de Sion, de la Confédération, de diverses fondations et de l’Industrie, l’Institut ne pourrait fonctionner. La recherche de fonds reste une préoccupation permanente pour le comité.
Avez-vous toujours une fonction à l’IRO?
Assez réduite. J’approche de mes 80 ans! l’IRO est une fondation à but non lucratif dont je suis le président d’honneur. Je fais partie du comité de direction et maintiens des contacts avec l’Association des Amis de l’IRO.
Et au rotary ?
J’ai essayé et j’essaye d’avoir une certaine activité dans mon club de Lausanne-Ouest, je l’ai même présidé à l’époque; mais ce que j’ai pu lui apporter n’est rien par rapport à ce que le rotary m’a donné.