Féliciter, c’est bien – s’engager, c’est mieux.
Le 23 février 1905, l’avocat Paul Harris fondait le premier Rotary Club avec ses trois amis, Silvester Schiele, négociant en charbon, Gustave E. Loehr, ingénieur des mines, et Hiram E. Shorey, tailleur. Aujourd’hui, le Rotary compte plus de 1,2 million de membres de par le monde. Au travers de ce texte, le PDG Urs Klemm, qui prendra ses fonctions de directeur RI en juillet prochain, adresse ses meilleurs voeux au Rotary.
116 ans Rotary – certes ce n’est pas un chiffre rond – l’année de la fondation à Chicago est une année comme les autres. La cérémonie d’inauguration en 1905 n’avait pas été pompeuse : elle n’avait pas eu lieu dans un cinq étoiles, mais dans un bureau très sobre au 7e étage d’un grand immeuble. Les quatre fondateurs s’étaient réunis pour conclure un partenariat durable. Non pas sans raison. Chicago était alors en pleine expansion à tout point de vue : corruption, traite des êtres humains, prostitution, sans-abri, crimes et odeurs pestilentielles des abattoirs. Mais le quatuor a vite constaté (1907) que soigner l’amitié et entretenir des relations d’affaires était insuffisant. Il fallait faire quelque chose pour améliorer les conditions de vie de la population. Leur première action d’utilité publique fut l’installation de toilettes publiques dont les traces sont encore visibles de nos jours.
Entre 1918 et 1921, le Rotary vit une expansion à l’échelle mondiale ; il compte en 1990 1.2 million de membres.
Les étapes marquantes sont : 1917 création de la fondation Rotary, 1927 Programme d’échanges de jeunes, de 1943 à 1946 participation à la fondation de l’ONU. Par la suite, Rotary étend son domaine d’action aux jeunes adultes qui se conclut avec l’adoption de la charte du premier Rotaract en 1968, puis depuis 1971, RYLA, un programme de formation au leadership. En 1988, la décision est prise à la Convention de Philadelphie de lancer la campagne d’éradication de la polio ; à l’annonce du résultat de la collecte (220 millions de dollars), un brassband joue pour marquer l’événement, il y a un feu d’artifice et 15'000 ballons virevoltent dans la salle. Après plusieurs interventions infructueuses au Council of Legislation et suite au jugement d’un tribunal, les premières femmes sont admises au Rotary en 1987 ; le CoL ratifia la modification de la constitution en 1989. Deux autres étapes marquantes dans le passé sont la réintroduction du Rotary dans les pays de l’ex-Union soviétique en 1990 et la création réussie du nouveau modèle de subventions avec ses six domaines d’action en 2013.
Et maintenant, en cette 116e année rotarienne. Est-elle sans importance comparée avec toutes ces dates mémorables ? Je ne pense pas. Nous vivons cette année une phase de mutation. Le projet d’une nouvelle organisation avec 40 centres régionaux dans le monde entier et 1400 « leaders » au lieu de 532 gouverneurs de district va toutefois être abandonné. Mais cela nous a animés à revoir notre organisation depuis la base. Ce processus de réflexion s’est trouvé renforcé par la pandémie COVID-19. En un rien de temps, de nombreux clubs ont organisé des réunions hybrides. Les entretiens online sont aujourd’hui la norme et prouvent qu’il n’y a pas que les virus qui se propagent, mais que le nombre de membres du Rotary est en pleine expansion. Holger Knaack entrera dans l’histoire du Rotary comme le premier président du RI à n’avoir jamais mis les pieds à Evanston durant son année de présidence, mais qui a été en contact avec plus de gens que tous ses prédécesseurs.
Rotary se féminise. Cette année, le board of Directors compte neuf femmes et dix hommes. Une autre première : la présidente-elect, Jennifer Jones, annoncera d’ici peu le slogan de l’année rotarienne 22/23.
Nous allons préparer le terrain pour l’avenir : trouver des solutions pour que les jeunes puissent concilier famille-travail-Rotary dans cette période de grandes mouvances. Que se passe-t-il sous forme de réunions privées online ? Comment fonctionne la coopération entre les différents niveaux ? Quelles décisions doivent être prises à l’échelle régionale ou centrale ? Quel sera le statut du Rotaract dans le futur ? Et enfin nous vivons aujourd’hui une nouvelle étape marquante avec l’introduction du domaine « Écologie » qui sera opérationnel d’ici peu.
En conclusion : la 116e année rotarienne présente des défis et des chances de succès. C’est à nous de poser les jalons. Nous sommes appelés non seulement à souhaiter un bon anniversaire au Rotary, mais aussi à nous engager pour un avenir lumineux.
PDG Urs Klemm